Le travail d’Ellande Jaureguiberry s’articule le plus souvent autour de récits de Science-fiction, de poèmes ou de mythes et témoigne de son intérêt pour les formes de langage et de communication. Par la mise en présence discrète d’éléments familiers issus de son environnement quotidien et de matériaux bruts, Ellande Jaureguiberry cherche à troubler les limites de l’art et du fonctionnel, à effacer ce qui circonscrit un objet à une fonction, à ce que le conditionne à la fois à un espace et à une pensée.

Ces objets-matières entament donc une danse, les uns avec ou dans les autres, les uns contre les autres ; complicités ou altercations qui font écho à des préoccupations économiques, culturelles ou écologiques et dont il attends des angles de vue et des déplacements féconds. Aussi, des traces de cette danse subsistent. Traces évoquant le vivant, qu’il soit animal, végétal ou humain : quelques poils, empreintes de doigts, marques de chalumeau, ou quelques coups de marteau.

Le liquide, le mouvant, le mou ont également leur importance car en dissipant la netteté de la forme et de la vision, ils permettent de remettre en question cette réalité tangible que l’artiste fuit. Les flots peuvent être de poils, de motifs ou de feuilles, constitués de lignes incessamment mouvantes, de fragments de réalité, d’objets statiques en suspension et de lumière contrastée ou saturée. Tout prête à la métamorphose et annonce l’ébauche de nouvelles formes toujours flottantes.